Dans l’univers de Salomé Partouche, les châteaux s’embrasent,
les volcans grondent, les dragons prennent vie. Ici, le merveilleux n’est jamais lisse : il est fragile, instable, prêt à se fissurer à chaque instant. Derrière la naïveté apparente du trait, vibrant et coloré, se cache une tension sourde — celle des contes qui, sous leurs paillettes, dissimulent la peur et la violence.
À travers des images qui semblent sorties de l’imaginaire d’un enfant, Salomé Partouche questionne notre rapport aux mythes et aux icônes culturelles.
Ses dessins brouillent les frontières entre le rêve et le cauchemar, entre la légèreté de l’enfance et les désastres du monde adulte. Chaque château en feu devient une métaphore de nos illusions collectives qui s’effondrent ; chaque dragon, une projection de nos monstres intérieurs.
Son travail convoque une esthétique du désordre : les lignes se croisent, les couleurs s’entrechoquent, comme si la création elle-même était en train de se consumer. Et pourtant, au cœur de ce chaos persiste une tendresse, une forme d’émerveillement brut. C’est peut-être là que réside la véritable magie :
dans la capacité de l’art à transformer la catastrophe en récit et la peur en beauté.