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GARANCE MATTON

GARANCE MATTON

Garance Matton est une artiste française née en 1992. Diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris en 2017, elle vit et travaille à Paris. Figurative et passionnée d'art italien, Garance Matton évoque volontiers les Primitifs comme Piero della Francesca comme références, ainsi que Matisse, Hockney ou le peintre américain Ron Kitaj.
Matton définit son art comme « doux, joyeux, lumineux », citant Matisse qui déclara que la peinture devait être « comme un bon fauteuil », qu'elle donne du relief et procure du calme. Mais l'art de Matton, on le voit bien en regardant ses toiles, est aussi une cosa mentale : compositions géométriques et linéaires, marquées par des éléments arbitraires (sculptures, animaux solitaires, architectures en perspective) se conjuguent pour créer un univers surréaliste.
Dans ses œuvres rigoureusement composées, l'artiste choisit d'abandonner la perspective linéaire classique pour multiplier les points de vue. Les objets semés sur le terrain de l'image soulignent l'artificialité de l'espace - comme cette sculpture biomorphique de Jean Arp reproduit dans Soleil, vent, Diego.

De même que les artistes pop des années 60 (Rotella ou Rauschenberg), Matton aime associer plusieurs images dans un même tableau, comme si elles étaient un collage, Le Studio en est le parfait exemple. L'art de Matton rappelle autant le surréalisme (Yves Tanguy, Max Ernst ou De Chirico) que le monde numérique et virtuel des écrans et des ordinateurs. Les couleurs ont l'air vraies mais elles ne sont pas si naturalistes : trop intenses, trop bleus, trop roses, trop jaunes.

Les couleurs pures, sans demi-teintes, illuminées par un soleil radieux et implacable évoquent non seulement Matisse et le fauvisme mais aussi, de façon originale, un moment de grande modernité de la peinture florentine du milieu du XVe siècle. Dans les années 1990, les historiens de l'art redéfinissent une période de la peinture toscane au milieu du XVe siècle, comme « peinture de la lumière ». La rigueur de la perspective y rejoint l'étude des chemins lumineux, les tons chromatiques s'éclaircissent et les formes, rendues à travers des volumes synthétiques, mesurent par leur présence concrète le contexte spatial dans lequel ils sont inséré. Le foyer de ces expériences est Florence avec des artistes tels que Domenico Veneziano, Beato Angelico et Piero della Francesca. Sans surprise, dans le grand format The Studio, une représentation stylisée de l'atelier de l'artiste, est un hommage direct aux célèbres Histoires de la Vraie Croix de Piero, à Arezzo, avec une vue en perspective de la ville.

Cette lumière qui met en valeur le volume et la perspective était une lumière théologique pour les Toscans d'il y a six cents ans, pour Matton, au XXIe siècle, c'est une lumière à la fois réelle, Méditerranéenne, et virtuelle, purement picturale.

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