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Alice Amoroso

Ma démarche s’articule autour de la création d’images et d’objets qui jouent sur un rapport entre l’actualité des sujets et ce qu’on pourrait appeler « l’inactualité des formes ». Je me penche sur des formes et des iconographies associées au passé, surtout à la période médiévale, qui, une fois réinvesties et détournées, interrogent notre façon de regarder le monde contemporain. En analysant puis en déplaçant une iconographie liée au faste du passé ou à une histoire dominante, j’interroge le biais des images.

Je crée des pièces qui invitent à réfléchir sur les constructions politiques et éthiques du récit historique contemporain. Depuis les espaces centraux où s’érigent personnages et actions, jusqu’aux espaces périphériques où l’ornement porte un message dissident, mon travail souligne la permanence d’une position conservatrice, ethnocentriste et impérialiste, alors même que les vieilles puissances perdent leur emprise. Loin des images de la Grande Histoire où l’Europe était magnifiée, mes retables, tapisseries, textiles et vitraux sèment le trouble.

Nombreux sont ceux qui prennent l’apparence d’un leurre : la sérigraphie sur textile imite le brocard, le tissage jacquard et le détournement de ses logiciels reproduisent l’effet du métier de haute lisse, l’usage des matrices de gravure sur cuivre fait écho aux panneaux de retable rehaussés à la feuille d’or… Ces pratiques questionnent, à travers les procédés de fabrication, le pouvoir sémantique des images.

Je suis née en 2001, je vis et je travaille à Paris. J’ai obtenu en 2024 le diplôme de l’École des Arts Décoratifs de Paris, section Image Imprimée, avec les Félicitations du Jury. En 2025, j’ai été accueillie en résidence à la Casa de Velázquez (Madrid) et à la Villa Belleville (Paris). Lauréate du prix du Jeune Artiste de l’Estampe 2025 et du prix Charbonnel 2023, j’ai aussi été nominée pour le prix Gravix en 2022.

Mon travail a fait l’objet d’expositions collectives, notamment à la Tour Orion (Montreuil), à l’Archipel (Bretagne), à la Fondation Taylor (Paris). Mes œuvres figurent dans les collections du Musée de la Palestine (en dépôt à l’Institut du Monde Arabe) ainsi que dans des collections privées.

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© 2025 Atelier de Paname

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