

Quand je peins je crie
Aphone comme une détonation dans la nuit
De la morsure d’un regard rougissent mes crocs
Sur ma peau son empreinte
Le ventriloque tient jusqu’à l’implosion
Je peins pour retrouver ma voix
Quand je peins je déterre des cadavres
Les fenêtres grandes ouvertes
Mes fantômes grattent la toile et murmurent l’orage
La peinture est toujours en avance
Elle me surprend et me dénude
Je peins pour comprendre
Quand je peins je répare
Le pinceau lèche les larmes
La couleur embrasse les souvenirs
La lumière exhume les mots tus
La touche est une caresse et une griffe
Je peins pour aimer
Quand je peins j’entre dans l’eau
Le ciel se renverse dans un acouphène
C’est le vertige amoureux
Le temps se dilate comme un soleil
Et la peinture fait silence face au bruit du monde
Je peins pour exister